Je suis Isabelle, j’habite à Paris.
En 2010, on découvre un cancer du sein à ma sœur Valérie, alors âgée de 40 ans. Cette survenue précoce, un nombre élevé de cancers dans la famille conduisent à une recherche onco-génétique. Qui conclue à une mutation génétique du BRCA2.
Cette mutation induit un risque de cancer du sein et/ou de l’ovaire beaucoup plus élevé que la moyenne. Lorsque je fais à mon tour le test, il révèle la même altération et que suis « mutée » BRCA2. Sur les conseils des équipes médicales, je me résigne à des mesures définitives : à 49 ans, en 2016, j’accepte une ovariectomie et une double mastectomie prophylactiques avec reconstruction immédiate.
Je récupère bien, ai une bonne hygiène de vie, ne fume pas, ne bois pas. Je nourris le projet d’ouvrir une conciergerie pour particuliers et créér mon auto-entreprise. En mars 2019 je démissionne !
Malade, j’ai trouvé très peu de renseignements sur ce cancer du pancréas, dont on ne parle quasiment pas. J’ai eu la « chance » d’être entourée de ma sœur et de ma meilleure amie Claire . Ayant toutes deux développé un cancer du sein, elles ont pu/su trouver les mots justes et répondre à des questions générales : la chute des cheveux, est-ce que ça arrive d’un coup ? Est-ce que les chimio font mal, les sent-on passer dans le corps ?
Et puis surtout, j’ai un conjoint, et je me rends compte de la chance que c’est de pouvoir parler de « ça » à quelqu’un qui écoute et se met en quatre pour nous aider. Il m’a d’ailleurs offert la plus belle preuve d’amour possible en acceptant que nous adoptions un chat. Et ce chat, Bandit, qui est arrivé dans la maison deux mois après le diagnostic j’en suis absolument sûre et certaine, il m’a aidée : par sa présence, son regard, la douceur de son pelage, ses ronronnements, il a été / il est et reste un élément déterminant dans le processus de soins. Deux autres aides très précieuses : le suivi par une psychologue-clinicienne attachée au service et connaissant donc très bien ce type de cancer. Confier mes inquiétudes, mes joies, les traitements, les amis, et la vie presque quotidienne sur fond de Covid dans des cahiers. Cahiers qui ont été publiés en début d’année aux éditions de l’Harmattan : « L’Indigestion, journal intime de mon cancer du pancréas ». Cela m’a permis de me libérer de beaucoup d’angoisses, et d’écrire des choses que je n’osais dire à personne.
Aujourd’hui en rémission, cette maladie a changé ma vie : elle me rend déterminée et plus forte presque tous les jours et le reste du temps avec la fragilité d’une existence qui peut basculer à tout moment.
Ce cancer qui était inopérable l’a finalement été et j’ai eu la chance d’avoir une DPC ; je suis en rémission mais pas guérie, et je garde le PAC encore 2 ans et demi.
Cela ne m’a pas empêchée de réaliser mon rêve : j’ai créé mon entreprise et rends des services aux particuliers puisque je suis cat-sitter professionnelle.
Le maître-mot pour moi aujourd’hui c’est la détermination. Plus que jamais je sais ce que je veux et ce dont je ne veux plus.
Son ouvrage est disponible ici : https://urlz.fr/lv9z
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